Le corps est notre premier lieu de pratique

En pratiquant le yoga, nous apprenons à écouter, à ressentir, à habiter pleinement notre corps. Cette présence à soi ne peut faire abstraction de la réalité physique, de « la matière du corps ». Avec le temps et l’expérience, j’ai observé combien la conscience – et le soin – de notre structure musculaire est essentielle pour soutenir la pratique, dans sa profondeur comme dans sa durabilité.

La force musculaire, loin d’être une finalité en soi, n’en constitue pas moins un socle invisible mais vital. Elle soutient l’alignement, protège les articulations, favorise la stabilité et l’équilibre – à la fois sur le tapis et dans la vie. Négliger cette dimension, c’est s’exposer, parfois malgré une grande souplesse ou une belle présence, à la sarcopénie, à des troubles posturaux, à une perte d’autonomie ou à un déséquilibre métabolique qui viennent limiter, voire empêcher la pratique.

Cultiver la force ne veut pas dire durcir, mais raffermir l’ancrage. C’est accorder au corps sa juste densité pour qu’il puisse devenir un véritable canal d’écoute et de transformation. La force, dans cette perspective, devient une qualité subtile, au service de l’équilibre global, du ressenti, du souffle, de la conscience. C’est une dimension que j’intègre dans mon enseignement et dans la construction de mes séances.

Pascale GARNIER