Bouger pour nourrir ses cellules : le yoga et la mécanotransduction
Notre corps est conçu pour bouger, pas pour rester assis des heures chaque jour. Pourtant, nos modes de vie modernes imposent souvent une assise prolongée : bureau, voiture, écrans… Cette immobilité chronique a des effets délétères bien documentés sur la circulation, la souplesse, la masse et donc la force musculaire et même la santé globale.
La biomécanicienne Katy Bowman parle de mécanotransduction pour expliquer comment le mouvement influence directement notre santé, jusqu’au niveau cellulaire. Chaque fois que nous sollicitons nos tissus – muscles, tendons, articulations, fascias – les forces mécaniques sont converties en signaux biochimiques. Ces signaux stimulent la régénération, renforcent la structure des tissus et soutiennent leur bon fonctionnement.
Le yoga, avec ses postures variées, ses transitions et ses étirements conscients, est un formidable outil de mécanotransduction. En alternant pressions, étirements et contractions, nous offrons à nos cellules des “informations mécaniques” précieuses pour maintenir leur vitalité. Les séquences de yoga ne mobilisent pas seulement les grandes chaînes musculaires, elles réveillent aussi des zones oubliées par notre sédentarité : muscles posturaux profonds, hanches, cage thoracique, pieds…
Pratiqué régulièrement, le yoga contribue ainsi à contrer les effets de l’assise chronique en :
stimulant la circulation sanguine et lymphatique,
préservant l’élasticité et la force des tissus,
améliorant la mobilité articulaire,
tonifiant et renforçant la masse musculaire,
soutenant l’équilibre et la coordination.
En d’autres termes, chaque posture est une conversation entre le corps et ses cellules. Le tapis devient un laboratoire où notre organisme goûte les bienfaits de la diversité de mouvements dont il a besoin pour rester vivant et adaptable.